Maelström
Article Maelström – Théâtre côté coeur
18/07/2018
Une comédienne à suivre
un monologue très fort sur une adolescence en quête d’identité. Marion Lambert dit avec force le beau texte de Fabrice Melquiot, dans un dispositif qui accentue les sensations. Une comédienne à suivre. Coupe de cœur Off 2018
Lien de l’article https://le-theatre-cote-coeur.blogspot.com/2018/07/maelstrom-avignon-off-2018.html
Auteur non précisé
Article Maelström – Mouvement
26/07/2018
Dans le grand bain bouillonnant du Festival Off d’Avignon, deux pièces mises en scène par Pascale Daniel-Lacombe, À la renverse écrite par Karin Serres et Maelström de Fabrice Melquiot, explorent les rêves de grandeur et la déchéance d’adolescents en exaltant la fraîcheur d’une jeunesse conquérante.
Au cœur de la chapelle désacralisée du Parvis d’Avignon, les scénographies imaginées par Philippe Casaban et Eric Charbeau abritent des récits de bords du monde. Contre vents et marées, sur un ponton de mer du Finistère dans À la renverse ou sous un abribus dans Maelström, Gabriel et Sandrine, puis la solitaire Vera progressent dans leur discours comme dans leur vie avec le soutien des machinistes de l’ombre et de la lumière.
Guépard et Sardine, comme ils se surnomment, sont inséparables. Lui, parisien, attend toute l’année de venir passer ses vacances ici, dans le Finistère, où elle habite. Elle, rêve de quitter cet endroit pour arpenter le monde et rejoindre l’Amérique. C’est ici « à l’ouest de l’ouest » qu’ils se retrouvent à la moindre occasion, sur ce banc bleu qui fait face à la mer. Enveloppés par une brume épaisse, bercés par le flot tumultueux de leur humanité rutilante, au son du ressac des vagues, ils se remémorent leurs souvenirs heureux et leurs jeux d’enfants, et en créent d’autres : chantent, dansent, sautent, courent, et habitent avec grâce leur amour. Elle lui partage son insatiable besoin de s’envoler vers le lointain pour ne pas mourir. Lui affirme avoir ici de l’horizon : « je respire ici. Pourquoi je vis à l’envers ? » s’interroge-t-il. Le temps déroule les évènements de leur jeunesse sans altérer le lien qui unit les deux rockeurs. Assis de chaque côté de la jetée, nous suivons les pérégrinations de ces deux amants, sous le regard d’un homme en noir, « memento mori » de chair et d’os. L’écriture vivifiante de Karin Serres est déroulée sans emphase par les acteurs, dirigés avec précision. La fougue énergisante d’un amour qui donne des ailes, celle d’une jeunesse où tout est possible se répand gaiement. Cette chimère finira pourtant par s’échouer sur les corps léthargique du couple accidenté.
Sublime rage de vivre.
Karin Serres et Fabrice Melquiot écrivent pour le théâtre sans pour autant faire discours. Ces écritures induisent des états de corps sans pour autant les commander. Pas plus d’indications scéniques chez l’un que chez l’autre. Pourtant leurs forces suggestives permettent à la metteuse en scène Pascale Daniel-Lacombe de révéler allègrement, dans les mots comme dans les corps, la sublime rage de vivre de l’adolescence, sa douleur autant que sa beauté éphémère.
Marion Lambert, s’empare de la parole de Véra, 14 ans, atteinte de surdité depuis la naissance, avec une humanité qui remonte depuis les profondeurs de sa propre intimité, s’appropriant ses états d’âme autant que ses états de chair. Depuis son refuge, qui prend ici la forme d’un abris bus, l’actrice fait entendre le parcours semé d’embuches de son personnage, sa « bataille navale » quotidienne pour exister dans une société qui, dans un passé pas si lointain, l’aurait stérilisée. « C’est qui la puissante ? » se répète-t-elle pour résister à ceux qui voudraient qu’elle pense autrement, qu’elle reste différente, se « dessine avec des feutres à part ». À l’écoute de son intuition, le personnage de Véra se maintient en équilibre, sur son radeau même instable, à la bonne distance du monde, tantôt immergée dans ses bruits, équipée de processeurs de sons, tantôt dans son silence. Et nous, pourvus de casques audio, pouvons aussi faire expérience, non pas entre les sons et le silence, mais entre la voix de Véra seule, et sa voix amplifiée, accompagnée des bruits ambiants de la ville. Les espaces coulissants du décor accompagnent les pensées multidirectionnelles de Véra que Marion incorpore avec agilité, au cœur de cette période de vie où « nous marchons de notre pas certain vers ce que nous sommes de plus sûrs… »
Et parce que l’adolescence est synonyme, chez chacun, d’un lot de questionnement, de remise en question, de choix à faire, les histoires des uns font échos à celles des autres, et peu importe depuis quelle rive elles se partagent, elles se rejoignent sensiblement. Pascale Daniel-Lacombe travaille déjà à l’élaboration d’une troisième pièce, Dan Da Dan Dog, du suédois Rasmus Lindberg, dont la création est prévue pour novembre 2018, et qui s’inscrit dans le sillon de cet âge d’or.
Audrey Chazelle
Article Maelström – Théâtre(s)
Octobre 2018
MAELSTRÔM,
Une comédienne formidable pour dire le monde et les fêlures de l’être
Pascale Daniel-Lacombe possède entre autres talents, celui de dénicher lors de ses auditions de jeunes comédiens la perle rare, l’interprète qui portera au plateau son rôle avec une force incroyable. De celle qui emporte tout et convainc d’emblée un public pas forcément acquis . On se souvient d’A la renverse, une pièce forte et singulière que défendait dans sa première distribution avec un naturel déconcertant Elisa Ruschke et Carol Cadilhac. Combien étaient – ils à la sortie de la salle, à se demander si oui ou non les deux comédiens formaient un vrai couple, confondus par la force des sentiments ici exprimés ? Des centaines, d’après les souvenirs de Pascale Daniel-Lacombe, souvent interrogée sur cette folle espérance par des jeunes spectateurs émus
La metteuse en scène du Théâtre du Rivage a pris un vrai risque en présentant à Avignon les toutes premières dates de Maelström, cette pièce commandée à Fabrice Melquiot pour ouvrir un triptyque sur le thème « Etre là ». Marion Lambert est là et bien là. Elle incarne à la perfection le personnage de Véra . Face au public, elle est cette jeune fille androgyne, en révolte, en colère contre un monde tour à tour trop fade ou trop violent, incompréhensible pour ce cœur pur et exalté. Au spectateur muni d’un casque pendant toute la durée du spectacle. Véra dit tout ou presque. Des rapports difficiles avec sa mère, de cet amour naissant et déjà déçu, de cette envie farouche parfois de s’extraire du monde en ôtant ses implants cochléaires, de se rêves aussi.
C’est l’un d’eux, conscient ou inconscient, qui la confronte à une femme âgée dont elle se demande si ce n’est pas elle. Plus tard, ailleurs, dans un futur qui l’espace d’un instant à croisé son présent . Le texte à ellipses de Fabrice Melquiot résonne avec une grande justesse dans la bouche de Marion Lambert, excellente comédienne, par ailleurs membre du collectif O’so. La scénographie, superbe et judicieuse, qui n’est pas sans rappeler celle d’A la renverse, place le public dans une relation d’hyper proximité , forcément troublante avec l’interprète qui lui fait face. Quant à l’utilisation du casque elle s’avère judicieuse. En plongeant l’auditeur spectateur dans l’intime de l’être et de sa révolte, elle le met à l’épreuve de la violence de ce dialogue intérieur qui anime cette jeune fille sourde. Dans un rapport aux mots qui sont , pour elle, un exutoire autant qu’un refuge. Dans l’écrin de ce nouveau lieu avignonnais qu’est cette chapelle du Parvis, Pascale Daniel-Lacombe a réussi son pari. Elle a su révéler toutes les fêlures d’une adolescence cabossée qui parvient à dire un monde qui l’ignore. A travers ses yeux, c’est notre propre rapport au monde qui apparaît. Nos frustrations, nos espoirs, nos doutes, notre crainte d’échouer, de « rater sa vie ». Véra nous les révèle avec une acuité nouvelle et interroge ses jeunes spectateurs autant sur leur être, leur présence au monde (« Être là ») que sur leur devenir.
Nul doute que cette création du Théâtre du Rivage « coup de cœur » de nombreux professionnels et spectateurs en Avignon, est appelé à une aussi belle destinée qu’A la renverse
Cyrille Planson
Article Maelström – Naja 21
23 juillet 2018
NAJA 21 – 23 juillet 2018
Avignon Off « Maelström » fait entendre Vera, 14 ans, sourde et révoltée
Fabrice Melquiot a écrit un texte à une voix, celle de Vera, 14 ans, qui n’entend pas mais veut se faire entendre. Dans une mise en scène ingénieuse, la comédienne Marion Lambert donne son énergie gracile ˆ ses mots, ˆ ses maux. «Maelström» est une de ces expériences qui mettent à mal le préjugé (…) Ces mots sont magnifiquement joués et exprimés par la comédienne Marion Lambert. Elle donne à Vera sa frêle silhouette, sa musculature de boxeuse, sa voix aux mille intonations, son débit à la vitesse de mitraillette, et parvient à nous subjuguer de tout ce qu’une adolescente n’exprimera jamais, ses pensées les plus profondes à chaque moment de la vie. Entre force violente et fragilité blessée. Il en résulte un moment d’intimité qui force la porte du préjugé pour s’appliquer à entendre l’autre. La mise en scène de Pascale Daniel-Lacombe souligne le handicap, en rendant visible l’écran entre Véra et le monde, concrétisé par une vitre de verre derrière laquelle la comédienne va et vient avec nervosité, s’assoit et se lève, cogne et souffle.
Lien de l’article http://www.naja21.com/fr/espace-journal/avignon-off-maelstrom-fait-entendre-vera-14-ans-sourde-et-revoltee/
Article Maelström – Revue spectacle
15 juillet 2018
REVUE SPECTACLE.COM – 15 juillet 2018
Maelström» de Fabrice Melquiot
Vera (Marion LAMBERT), 14 ans, est sourde, n’a pas connu son père et a pris l’habitude de s’isoler du monde en débranchant ses implants cochléaires. Elle soliloque dans ce qui pourrait être un abribus ou une salle d’attente dans une gare… et nous suivons ses pensées grâce à des casques qui nous permettent de l’entendre, et d’entendre aussi les bruits environnants – comme si l’on possédait nous aussi des implants ! C’est l’adolescence, un moment crucial où l’on voudrait être aimé, expérimenter mais aussi se rassurer, être comme tout le monde, ou du moins ne pas apparaître comme différent…Un moment ou l’on cherche à s’ouvrir aux autres mais où l’on risque de se renfermer au premier obstacle, à la première désillusion !Alors quand on est marqué par sa différence, les risques sont démultipliés…. mais la force intérieure qui nous a construits aussi !
Lien de l’article http://revuespectacle.com.free.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=12326&Itemid=46
Article Maelström – La Provence
16 juillet 2018
Maelström (colossal coup de coeur !)
Quand une pièce est à ce point un succès, on ne sait s’il faut en attribuer le mérite à l’actrice, Marion Lambert, l’auteur, Fabrice Melquiot, ou la metteuse en scène, Pascale Daniel-Lacombe.Maelström c’est le monologue d’une jeune fille de 14 ans, sourde de naissance, appareillée d’implants cochléaires à 3 ans, une ado comme les autres, isolée par sa différence. A priori, rien là de très excitant.C’est compter sans Marion Lambert (mettez vous ce nom dans la tête !) dont l’interprétation est toute de fureur rentrée, de douleur muette, de vigueur adolescente et de fragilité.C’est compter sans l’écriture de Philippe Melquiot, directe, sans fioritures, et délicate, un direct au plexus.Et c’est sans compter la mise en scène de Pascale Daniel-Lacombe. Le spectateur suit la pièce casque sur la tête, pour entendre ce qu’entend une personne appareillée. Le collège, la maison la rue sont un lieu unique, sorte d’abri bus en bordure de lignes de tram où sont des praticables. Véra est le plus souvent derrière une vitre que son haleine trouble par instants. Elle a des rêves d’ado qui lui sont interdits, elle est révoltée par cette injustice, blessée. Et on y croit ! C’est si rare que l’on croie aux ados de théâtre !Le cas particulier de Véra, 14 ans, suffirait à émouvoir, mais le spectacle est si puissant que l’on ne peut pas ne pas voir à travers elle tous les «handicapés» de la vie, tous ceux qui sont différents, quelle que soit leur différence. C’est bouleversant et on en sort grandi.
Lien de l’article https://www.laprovence.com/article/critiques-avignon-off/5069294/maelstroem-colossal-coup-de-coeur.html
Alain Pécoult
Article Maelström – La grande Parade
13 juillet 2018
Maelström : le portrait émouvant d’une adolescente atteinte de surdité
Fabrice Melquiot signe une fois de plus un texte subtilement écrit. Le décousu déstabilise par moments mais fait écho au rêve cauchemardesque qui accompagne Vera. La scénographie, composée de divers éléments coulissants sur des rails, et les effets de lumières se conjuguent avec pertinence pour restituer une atmosphère empreinte de réalisme et de poésie. Marion Lambert donne chair et âme à Vera avec une vérité sidérante. Elle captive, lumineuse. Elle éclabousse d’émotions, atteint les cordes sensibles et réussit à nous décrocher des larmes.
Lien de l’article https://www.lagrandeparade.fr/index.php/l-entree-des-artistes/theatre/2634-maelstroem
Edith Huguet
Article Maelström – Le Figaro
20 juillet 2018
LES BELLES HISTOIRES DU OFF
Le OFF est une foire, certes ou les compagnies peuvent laisser des plumes Mais le public est au rendez vous, curieux, fervent souvent connaisseur . Parmi les nombreux spectacles que nous avons vu, voici les meilleurs : MAESLTRÖM – Un dispositif un peu sophistiqué avec écoute par l’intermédiaire d’un casque et espace de verre mobile, pour ce texte de Fabrice Melquiot inspiré de la vie d’une adolescente sourde. Une mise en scène de Pascale Daniel-Lacombe et l’affirmation d’une jeune interprète douée, Marion Lambert.
Lien de l’article http://premium.lefigaro.fr/theatre/2018/07/20/03003-20180720ARTFIG00272-les-belles-histoires-du-off.php
Armelle Héliot
Article Maelström – La Parole aux Arts
23 juillet 2018
Maelström, comment trouver sa place dans le monde ?
Dernier texte édité de Fabrice Melquiot, Maelström est l’histoire de la jeune Vera, 14 ans, qui attend au coin d’une rue que la vie passe. Maelström signifie « le tourbillon de l’océan » et c’est bien ce qui déferle sous nos yeux, un tourbillon d’émotions ! Présent le jour de l’interprétation de Vera par Marion Lambert, j’ai été bluffé par sa performance pour donner à voir et entendre l’histoire de cette enfant sourde qui n’a plus foi en la vie (…) Elle nous raconte avec amertume son passé, livre un regard sans concession sur son présent et voit avec incrédulité et tendresse son avenir sur un lit d’hôpital. Perdue dans les méandres du temps, tout s’embrouille dans sa tête, pourtant la narration reste claire et le spectateur parvient à suivre sans problème l’histoire qui lui est proposée.(…) Le décor est composé de trois blocs, qui, réunis, forment le coin d’une rue et qui, une fois séparés, permettent le voyage dans les méandres de Véra(…)Pour suivre son histoire, le public est équipé de casques audio, (…) La voix de la comédienne résonne en nous, rythmée par le bruit des voitures qui la dépassent. Étant sourde, Véra porte des implants cochléaires et avec ces casques, nous nous retrouvons dans la même situation qu’elle, à entendre des sons par procuration. La seule différence étant qu’on entend très bien les sons du casque alors que l’audition n’est pas parfaite pour les sourds. De même, quitte à nous mettre un casque, peut-être que pour donner une dimension encore plus forte et réaliste au spectacle, il aurait été intéressant d’avoir une voix enregistrée et que la comédienne joue le spectacle sans parler. On aurait alors vraiment eu l’impression de voir une sourde et on aurait été dans la situation de ceux qui la rejettent à cause de son handicap. Néanmoins, inutile de préciser que la mise en scène de Pascale Daniel-Lacombe fonctionne très bien dans sa forme actuelle. On est transporté au cœur des émotions de cette adolescente et on vibre avec elle. Marion Lambert est excellente et nous livre une performance très organique qu’on ressent jusque dans notre chair.
Comme souvent, Fabrice Melquiot nous gratifie d’un texte d’une profondeur incroyable sublimé par Marion Lambert qui le porte avec une émotion pénétrante dans une mise en scène étonnante de Pascale Daniel-Lacombe.
Lien de l’article http://www.artsdelascene.laparoleauxarts.fr/2018/07/23/maelstrom-trouver-place-monde/
Jérémy Engler